la source
du lion
Casablanca
une autre histoire
art contemporain et patrimoine
en partenariat avec l’institut français du Maroc
Commissariat du projet pour la partie marocaine : La Source du lion
El Jadida - Marrakech - meknes - Tanger
Avril-mai 2015
Les lieux patrimoniaux ont un vécu, ils sont inscrits dans une mémoire collective, humaine, géographique et historique... Parfois objets de légendes, de « on dits », d’anecdotes, d’histoires... mêlant le réel à l’imaginaire, ils peuvent être des points de repère dans l’espace d’une ville et faire parti du quotidien de ses habitants, ou au contraire, être tombé dans l’oubli, voire l’abandon, et ne plus exister que par ces histoires, justement... « Une autre histoire », en associant art contemporain et patrimoine, juxtapose et confronte deux mondes, l’un appartenant à l’Histoire, l’autre appartenant à une histoire qui se raconte au présent... « Une autre histoire » qui interroge les effets de distances entre le lieu patrimonial et l’œuvre, qui raconte les jeux de complicité, d’imprégnation, de ruptures ou d’osmoses qui s’opèrent de part et d’autre, qui inscrit l’œuvre en dehors des champs habituels de l’exposition et par là même revisite le lieu patrimonial à travers le regard de l’artiste. Younes Baba-Ali, Yto Barrada, Hassan Darsi et Mounir Fatmi interrogent ces lieux emblématiques du passé, chacun avec sa sensibilité et ses médiums de prédilection, pour en extraire une nouvelle poétique, en souligner les usages anciens et présents, en proposer d’autres lectures possibles… « Une autre histoire » se dévoile à la lumière qui traverse les souterrains d’une prison, se reflète dans l’or en suspension d’un bassin, surgit des mémoires et fait éclore les fleurs précieuses d’un marché disparu…
(Florence Renault)
meknes - prison kara
Mounir FATMI
C’est encore la nuit, 2015
Son installation, dans l’espace souterrain labyrinthique et sombre de la prison Kara, utilise les 80 oculus qui apportaient la lumière et l’oxygène aux prisonniers et esclaves. Elle propose de découvrir, sous ces halos de lumière projetés dans l’obscurité, des extraits calligraphiés des quatrains du poète soufi Abderrahman El Majdoub. L’artiste souligne ainsi le souffle d’air et de liberté qui habite aujourd’hui ce lieu carcéral, devenu celui des rendez-vous clandestins des amoureux meknassi qui y gravent sur les murs leurs déclarations enflammées. L’installation, rythmée par la course du soleil, ne se donne à voir que lorsque la lumière traverse les oculus, comme si l’obscurité rendait impossible l’accès au savoir…
(Florence Renault)
marrakech - Palais al badii
hassan darsi
Au fil de l’or, 2015
Son intervention dans ce joyau d’architecture islamique, en réactive les ruines et la mémoire en faisant resurgir dans les bassins d’eau de son esplanade l’or caché, selon la légende, dans les souterrains. Si l’histoire du sultan saadien, Al Mansour - surnommé Le doré - est la source d’inspiration de l’artiste, c’est pour en signaler cette insatiable soif de l’or qui détermine aujourd’hui encore notre condition humaine. Des conquêtes africaines, au démantèlement du palais, l’artiste extrait de ces luttes, passions et convoitises la matière d’une autre histoire, qui se tisse à plusieurs mains pour se transmettre par la bouche d’un conteur de la place voisine Jamâa El Fna.
(Florence Renault)
(Projet non réalisé faute d'autorisation)
el jadida - citerne de la cité portugaise
younes baba-ali
Story dealers, 2015
Son installation sonore et visuelle dans l’ancienne citerne portugaise est le résultat d’un travail de recherche réalisé auprès des habitants. En quête du rapport que ces derniers entretiennent avec leur patrimoine, l’artiste récolte et recompose à partir de ces témoignages un chœur d'histoires autour du site. Mémoires, projections, anecdotes, mythes et légendes, réactivent ainsi le silence de la citerne et transportent les habitants d’El Jadida dans ce lieu qu’ils désertent. Inspirés par les figures du story-teller (conteur) et du guide touristique, l’artiste propose ainsi une autre histoire du lieu, entre faits historiques et récits inventés…
(Florence Renault)
tanger - marche du grand socco
yto barrada ,
le marché aux fleurs, 2015
La performance qu’elle propose sur la place du Grand Socco prend sa source dans l’histoire récente de ce lieu emblématique. Le site y abritait un marché, qui petit à petit s’est dilué dans les artères voisines, au fil des aménagements successifs d’une place aujourd’hui assujettie aux contraintes urbaines contemporaines. Le temps d’un marché et d’un film, l’artiste propose aux paysans et fleuristes de réinvestir cet espace qu’ils ont du déserter, pour réinventer le marché aux fleurs disparu. En célébrant un patrimoine immatériel, humain et botanique – avec l'iris de Tanger en voie de disparition, comme fleur emblématique – c’est toute une poétique aux accents festifs, colorés et odorants qui revient habiter le cœur du centre historique de Tanger.
(Florence Renault)
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