la source du lion Casablanca

Seed as relation

ART, POÉSIE ET AGRO-ECOLOGIE

 

workshop Organisé par

La Source du lion (Casablanca)

& Savvy Contemporary (Berlin)

 

Du 24 au 28 juin 2019

Village de Beni Aïssi, Benslimane, Maroc

(Atelier de Hassan Darsi)

 

 

Avec les contributions de :

• Marwa Arsanios, Artiste (Beirut et Berlin)

• Zayaan Khan, Artiste (Capetown)

• Jumana Manna, Artiste (Berlin et Jerusalem)

• Ayesha Hameed, Artiste

• Zahia Rahmani, Ecrivain chercheur, responsable de programme à l’INHA

• Hassan Darsi, Artiste plasticien (Casablanca)

• Bertrand Houin, Architecte-paysagiste (Casablanca)

 

Artistes en résidence :

• Nadir Hajji, Musicien/Performeur (Casablanca)

• Youssef Ouchra. Artiste plasticien (Casablanca)

• Fadma Kaddouri, Artiste plasticienne (Grenoble)

• Jacques Lopez, Artiste plasticien (Mulhouse)

 

Seed as Relation est un atelier sur les histoires, les dépendances et les stratégies de résilience que nous avons inscrites dans les semences et qu’elles inscrivent lorsqu’elles traversent des corps. Cet atelier suit les pratiques de conservation et de distribution de semences, d'idées d'ensemencement, de formes de résistance et de luttes pour la souveraineté. Nous nous accordons au potentiel agro poétique des semences, à ce que signifie attendre, sentir et spéculer. À travers des contributions d'artistes, de militants et de pratiquants, nous explorons ce qu'une pensée avec des semences pourrait impliquer en rassemblant des leçons pratiques tirées des terres environnantes et des histoires de culture avec des lectures, des performances et des projections.

Le workshop est organisé au sein de l’atelier de l’artiste Hassan Darsi, dans le village de Benni Aïssi, qui, grâce à un projet artistique intégrant l'agriculture agro écologique, a réussi à protéger ses terres et les moyens de subsistance de ses habitants de la déforestation et des avancées des plans d'extraction d'une carrière à grande échelle. En mars 2019, ces actions conjointes ont entraîné l'abandon du nouveau projet de carrière dans le village. Mais pour éviter de futurs projets, il est essentiel de faire de ce village un modèle de développement durable à travers la multiplication de jardins agro écologiques et une vie culturelle et touristique respectueuse du site. Le projet de La Source du lion est de prolonger cette expérience, en associant d'autres artistes et créateurs de différentes disciplines à travers un programme de résidences créatives basé sur des recherches et des productions artistiques liées au territoire, au paysage et au patrimoine matériel et immatériel du site.

 

Projets artistiques des résidents :

 

Fadma Kadouri expérimente lors de ce workshop une première respiration du projet Les Jardins Roses Mohamed Choukri à Benslimane ; un projet à travers lequel l’artiste souhaite éprouver, exprimer et transmettre une idée du jardin qui ne rappelle ni ne cherche à imiter des figures de jardins morphologiquement imprégnés de formes naturelles ; une démarche où il est question de cultiver des espaces poétiques.

 

Youssef Ouchra, avec la collaboration de Bertrand Houin, souhaite expérimenter la création d’un costume végétal qui se constituerait au fur et à mesure de la croissance des graines intégrées dans son ébauche. Un costume qui se fonde dans le paysage tout en soulignant l’omniprésence de l’empreinte humaine sur la nature.

 

Nadir Hajji, souhaite initier une résidence destinée à l’expérimentation et à la recherche sonore autour du paysage rural de Benslimane : collecter des témoignages, des récits de vie, des sons, des silences… pour les conserver et les restituer à travers des moments de rencontres et d’échanges avec les habitants du village.

 

Jacques Lopez est en résidence entre Casablanca et Benslimane durant tout le mois de juin. Son travail est motivé par l’idée d’une œuvre ressentie qui pratique le glissement des idées par des fictions ouvertes inscrites dans un jeu d’aller-retour avec l’histoire, l’actualité et le quotidien. Des fictions qui prennent forme physique par des objets et dans des démarches autonomes aux influences de «Do It Yourself».

 

Contributions :

 

La contribution de Zayaan Khan explore les semences en tant que dispositifs de narration et vecteurs d’histoires orales dans la production d’une pièce audio et sonore qui incorpore des semences comme instruments. Développant son concept de «graine en tant que relation», qui a donné le titre à cet atelier, la pièce de Zayaan raconte comment les semences sont tissées à l’échelle du temps, du patrimoine et des ancêtres. Elle travaille à «restaurer les semences en tant que biens communs, en racontant les semences comme une histoire, nous passons d’une graine d’objet à une relation en rendant visible ce qui a été dissimulé et caché de la souveraineté».

 

Le film de Jumana Manna, ‘’Wild Relatives’’ (2018), retrace l’histoire de graines provenant de l’ICARDA, une organisation de recherche agricole pour les systèmes agricoles des zones arides basée au Liban, à partir de laquelle les graines voyagent pour être déposées dans la réserve de semences de Svalbard dans l’Arctique norvégien. Le film montre la dépendance et la vulnérabilité des êtres humains et des semences, des champs ruraux de la vallée de la Bekaa cultivés par des femmes migrantes, aux glaciers en fusion de Svalbard, fragilisés par le changement climatique et la guerre civile. Le film explore les questions de résilience partant des graines comme protagonistes de la géopolitique, de la plantation et de la conservation de la biodiversité.

 

La contribution de Marwa Arsanios, ‘’Qui a peur de l’idéologie ?’’, se concentre sur le village de Jinwar, une communauté de femmes située à Rojava dans le nord de la Syrie, qui fait partie intégrante du mouvement autonome des femmes kurdes pour ouvrir le débat sur des formes alternatives d'organisation sociale et d'avenir dans un contexte de crise écologique et politique. Le film met en relation des questions de féminisme, d'écologie, d'auto-organisation et de souveraineté.

 

‘’PIC-NIC – un jardin de faune’’ est un jardin éphémère imaginé par Bertrand Houin. Jardin alimentaire conçu comme un micro paysage biodégradable, il évolue au fil du temps, se transforme, rend visible l’invisible, puis s’efface, au fur et  à mesure de sa colonisation et de sa consommation par les fourmis, papillons, scarabées, abeilles et autres libellules.

 

La contribution de Ayesha Hameed est un film "À l’ombre de nos fantômes/ In the Shadows of our Ghosts", 2018, 13min, avec Hamedine Kane.

 

 

 

 atelier La source du lion 2016 - web : youness Atbane et florence renault-darsi