lisières et débordement
passerelle artistique VII
29 mai - 15 juillet 2009
Mise en œuvre par La source du lion en collaboration avec l’association Les rencontres de la Danse, cette Passerelle VII proposait de mettre en avant les énergies de deux associations, œuvrant au Maroc et sur la scène internationale, à travers une manifestation qui permette tant de présenter et de faire découvrir la création contemporaine marocaine, que d’établir un lien sensible et pédagogique avec les publics. Elle se voulait aussi le terrain d’une expérimentation artistique inédite au Maroc à travers la mise en œuvre collective d’un projet pluridisciplinaire associant étroitement des disciplines tant différentes que complémentaires. La manifestation, à été présentée à la Villa des arts de Casablanca du 29 mai au 15 juillet 2009, et a initié la mise en réseau de ces deux associations et leur volonté de faire connaître et de partager leurs activités dans une dynamique collective.
La manifestation proposait une exposition réunissant pour la première fois les artistes Amina Benbouchta, Hassan Darsi et Mohamed El Baz, des performances de danse contemporaine orchestrées par Meryem Jazouli, des projections de films et vidéos d’artistes et des rencontres (tables rondes) avec des acteurs de la vie artistique internationale (directeurs de centres d’art, critiques d’art, commissaires d’expositions).
Créer des lieux d’inquiétude, inventer d’autres points de vue, provoquer des déplacements, autant d’approches que les artistes développent dans leurs travaux et performances, dans cet espace « entre- deux » de la lisière, où s’opèrent de part et d’autres de singuliers et mystérieux débordements...
Textes et direction artistique : Florence Renault
Artistes : Amina Benbouchta, Hassan Darsi, Mohamed El Baz, Meryem Jazouli
EXPOSITION
Amina BENBOUCHTA est née en 1963 à Casablanca. Dans ses derniers travaux, les éléments symboliques récurrents de son travail (lits, cœurs, tables, chaises, têtes, récipients...), et parfois même la peinture, s’échappent de l’espace du tableau pour envahir l’espace d’exposition dans des installations à la fois inquiétantes et poétiques.
Cœur noir, 2009
Polycarbonate et peinture sur socle
Encombrement dans l’espace 170 x 95 cm environ
La coulée, 2009
Adhésif et peinture industrielle
Dimensions variables
Sans titre, 2009
100 petits lits en fer, plâtre et techniques mixtes sur drap
(40x15cm) x 100 et (130x80cm) x 2
Dessins, 2009
Techniques mixtes sur papier
5 dessins dimensions entre 130 x 80 cm et 80 x 40 cm
Hassan DARSI est né en 1961 à Casablanca. Fondateur de la source du lion, son activité artistique est fortement imprégnée par son vécu, son quotidien, son environne- ment et traite de problèmes d’actualité et de problématiques universelles, à partir de processus de travail, de médiums multiples et souvent sous la forme de projets participatifs. Il développe depuis une dizaine d’année un travail sur et avec la dorure.
Projet en dérive, 2009
Eau, poussière d’or, maquette en carton plume, chambre à air,
passerelle en métal
Dimensions variables
Or d’Afrique, 2009
36 Photographies tirages numériques
(60 x 30 cm) x 36
Off des élections : Festival, 2009
Honda, métal et motifs décoratifs divers, bande son
Encombrement variable
Half Moon II - L’homme qui court, 2009
Film 7’
Mohamed ELBAZ est né en 1967 à Ksiba. C’est une phrase du philosophe roumain Cioran, "Etre moderne, c’est bricoler l’incurable", qui sera à l’origine du travail qu’il initie en 1993 sous le titre générique "Bricoler l’incurable". Chaque projet développé depuis consiste alors à agencer cet "incurable" et en devient un "Détail", un fragment d’un ensemble ouvert et vivant, en perpétuelle composition et devenir.
Bricoler l’incurable. Détail : Majnun, 2009
Oliviers sur socles rotatifs
Encombrement dans l’espace : (diamètre 200 cm/hauteur 300 cm) x 2
Bricoler l’incurable. Détail : Majnun, 2009
Dessin mural, postes de radio et photographies tirages numériques/toile
Dimensions variable et (150 x 100) x 4
Bricoler l’incurable. Détail : Majnun, 2009
Impressions numériques/papier & photographies tirages numériques/toile
Dimensions variable et (150x100 )x3
Bricoler l’incurable. Détail : Majnun, 2009
Film 12’
Meryem JAZOULI étudie la danse à Paris auprès de nombreux chorégraphes. Son travail en tant qu’interprète est marqué par le sens de l’improvisation et du spectacle vivant. Elle crée à son retour au Maroc une association, AR2D, et un lieu d’expérimentation, Darja, multipliant ainsi l’échange et le dialogue pour développer l’accessibilité et la visibilité de la création contemporaine.
Marée noire, 2009
Film 12’
Réalisation : Meryem Jazouli & Mehdi Halib
Danse : Youness Aboulakoul
Son : Mehdi Halib
Marée noire, 2009
Performances de danse contemporaine Performance I et II
Robe noire 10 m de long panneau translucide 3 x 2 m
Chorégraphie : Meryem Jazouli
Danse : Youness Aboulakoul
Son : Zouhair Atbane
RENCONTRES
Art contemporain et débordement
Parce que ses propositions sont le fruit d’une négociation avec les limites des cadres et à divers niveaux qui excèdent les stricts domaines artistique, esthétique et culturel, pour investir le social, l’économique, le politique,mais aussi le géographique, l’écologique, le biologique, etc., l’histoire de l’art contemporain peut se lire comme une histoire de débordement.
En effet, les nouvelles attitudes artistiques opèrent de plus en plus par transgression des critères artistiques admis, par remise en cause des normes esthétiques et culturelles établies. Elles disloquent les frontières entre les genres, catégories et disciplines, explorent des univers nouveaux et travaillent en permanence à déborder des limites qu’on assigne habituellement au champ de l’art pour toujours et encore étendre son territoire et en donner une définition à chaque fois plus élargie. Peut-on créer sans sortir des sentiers battus ? Peut-on créer sans transgression et sans excès ? Peut-on concevoir un art véritable- ment inventif sans débordement ? Mais, érigé en norme, le débordement en tant que posture de création ne risquerait-il pas, en fin de compte, de devenir à son tour normatif et prescriptif, ce qui, du coup, entraverait toute véritable créativité ? C’est pour débattre de ces questions que La source du lion à initié cette série de tables rondes réunissant artistes, critiques et commissaires d’exposition.
Mohamed Rachdi
(modérateur des rencontres - curateur, critique d'art, artiste et universitaire)
École des Beaux-arts de Casablanca
Avec Abdellah Karroum (commissaire d’exposition, Maroc/France), Amina Benbouchta, Hassan Darsi, Mohamed El Baz et Meryem Jazouli
Villa des arts de Casablanca
Yvane Chapuis (directrice Laboratoire d’Aubervilliers, Paris),
Amina Benbouchta, Hassan Darsi, Mohamed El Baz et Meryem Jazouli
Villa des arts de Casablanca
Avec Catherine David (commissaire d’exposition, France), Taoufiq Izzediou (danseur/ chorégraphe, Compagnie Anania,Marrakech), Bernardo Montet (directeur du Centre chorégraphique de Tours), Bisi Silva (commissaire d’exposition, Nigéria) et Zahia Rahmani (directrice de recherche à l’Institut national d’Histoire de l’art, Paris).
PROGRAMMATION FILMS D’ARTISTES
As long as the blackbird sings, [Bruxelles, 2008]
The view, [Jordanie, 2008]
Birds, [Fez, 2008]
(Manifestation produite avec le soutien de la Fondation ONA - Villa des arts de Casablanca)
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