KAMEL DAOUD
« Raconter un mur »
Une discussion sur la ville
rencontre-discussion
Le mercredi 11 février 2015 à 19 heures
« Un peuple sait bâtir quand il sent qu’il va durer, rester et s’éterniser. Pas quand son éternité est proclamée pour après sa mort. On ne construit pas bien quand on ne fait pas confiance au temps et à la géographie : autant pour le couple que pour l’architecture et les villes et les villas. On embellit ce que l’on aime, on érige son prestige quand on se fixe la terre de sa gloire, quand on ne se déteste pas, quand on est passionné et lorsqu’on se sent propriétaire et conquérant et heureux de sa fortune. Ce n’est pas notre cas, peuple ou régime. Les colons ont construit comme s’ils allaient habiter cette terre pour toujours. Et nous, on y bâtit ces hideurs comme si on était de passage. Pressés par l’envie brusque du toit mais déjà certains que cela ne durera pas plus qu’une saison de peuple (…) l’architecture algérienne post-coloniale, dans les villages et en bordure des villes semble être une immense banlieue d’un centre qui disparaît et qu’on n’a pas su construire. On n’a pas su garder ce qui était à nous, ni prendre ce qui était meilleur chez les colons pour embellir la pierre et la rue. »
Kamel Daoud
bio
Kamel Daoud est journaliste au Quotidien d’Oran et écrivain. Il est l’auteur de plusieurs récits dont certains ont été réunis dans le recueil Le Minotaure 504 (Sabine Wespieser éditeur, 2011) – initialement paru à Alger sous le titre La Préface du nègre (éditions barzakh, 2008). Meursault, contre- enquête, publié en Algérie par les éditions barzakh et en France par Actes Sud, est le premier roman de Kamel Daoud et a reçu en 2014 de nombreux prix en France.
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Cette rencontre - organisée à l’occasion du Salon du Livre de Casablanca et avec le soutien de l’Institut français du Maroc -
fait partie du programme « MASNAÂ / CE QUI EST LÀ »
conduit conjointement par
«L’ÉCOLE DE LITTÉRATURE»,
«L’ESPACE DARJA»
et «LA SOURCE DU LION».
http://cequiestla.tumblr.com